SORTIE DU PROJET EN SEPTEMBRE

 En tant qu’artiste, je m’exprime essentiellement depuis cinq ans à travers la peinture et le travail des textures dans une démarche expérimentale et constructive où je m’interroge sur la complexité de l’être humain.

Mes œuvres mettent en lumière la vulnérabilité, les émotions et réactions parfois contradictoires dont nous sommes sujets.

Il y a deux ans, j’ai voulu partir à la rencontre de ces récits et de ces personnes, la photographie représentait pour moi une manière plus fidèle d’aborder ces thèmes. Elle me permettait de mettre des visages sur des histoires et d’explorer aussi différents sujets propre à chaque individu.

Il y a un an, après m’être portée volontaire comme traductrice, en clinique, dans un camp de réfugiés à Lesbos, en Grèce, j’en revins bouleversée par mon expérience, mes rencontres et les récits qui m’ont été rapportés.
Lors de ma mission, la majorité des patients que j’accompagnais venaient d’Afrique Subsaharienne et c’est ainsi qu’à mon retour, je planifiais de partir vers ce continent a n de mieux comprendre le contexte et la culture de la région.

De par la blessure qu’a subi le Rwanda et par les nombreuses facettes qui en découlent comme la particularité de sa démographie, son rapport à l’héritage, mais aussi par son engagement écologique (abolition du plastique il y a 10 ans), mon choix se portait sur le pays des « mille collines ».

Ainsi pendant plus d’un mois, je me suis impliquée comme volontaire dans une association agro-écologique, dans un petit village rural, nommé Karembo où j’aidais l’association à développer et promouvoir la ferme à laquelle j’étais affectée.

Aujourd’hui je vous présente le reportage photographique que j’ai réalisé à cette occasion; à travers ces photos, j’ai souhaité représenter ce silence qui a été souvent présent, apaisant comme parfois pesant. Ces après-midi où le soleil tape si fort qu’il nous étourdit et nous assomme, ces couchers de soleil que j’ai admirés seule, perdue sur une colline, mais aussi ces silences qui m’ont bousculé durant certaines confidences. J’ai aussi voulu évoquer les bruits et la Vie, car là où le sang a coulé la vie a repris et elle y foisonne.

Un bruissement présent dans les trajets en bus comme au marché, jusqu’au bourdonnement des guêpes qui s’immiscent sans permission dans nos chambres.

Ces photographies représente un quotidien ordinaire rythmé par des rencontres et des histoires singulières dont j’ai été témoin.

Actuellement, je travaille en parallèle sur un autre projet mêlant photographies, peintures et récits sur le thème de ma génération et de notre perception de demain.